L’équipe du Cedia pose des bornes aux frontières des terres des communautés de l’Ucayali.

Amazonie péruvienne - Les résultats de démarcation et de titularisation foncières des communautés indigènes continuent à générer des résultats remarquables.

Depuis 2021, le CEDIA, partenaire local de Nouvelle Planète au Pérou, opère dans une région difficile d’accès dans la province du Loreto. En trois ans, il vise la titularisation de 44 communautés de la vallée de l’Ucayali pour une surface totale initialement estimée à 180’000 hectares (soit un peu plus que la superficie du canton de Fribourg). Les habitants de la région appartiennent aux ethnies Kukama Kukamiria et Shipibo et représentent environ 13’000 personnes.

Or, après deux ans de travail, les équipes locales ont déjà réalisé toutes les démarches nécessaires pour titulariser 44 communautés couvrant une surface totale de 204’816 hectares. La troisième année du projet, qui est en cours, devrait ajouter une quinzaine de communautés et environ 60’000 hectares à ces totaux.

Pour protéger les communautés

Le fait que le CEDIA a pu faire mieux que prévu, en titularisant en deux ans, plutôt que trois, le nombre prévu de communautés et en ayant déjà dépassé la surface totale de forêt tropicale protégée par la démarche, montre non seulement que l’organisation est efficace, mais aussi que la demande locale pour ce genre de projet est grande.

En effet, une fois qu’une communauté est titularisée, son territoire jouit d’une protection devant la loi. Sans titre foncier, une communauté ne peut pas défendre l’utilisation illégale de ses forêts. Une titularisation foncière garantit d’une façon durable l’existence d’une base légale permettant de protéger les terres d’une communauté.

Pour l’instant, des 44 communautés concernées par les activités réalisées au cours des deux premières années de ce projet, 9 ont déjà reçu leur titre foncier définitif. Les dossiers de 12 autres communautés n’attendent plus que la signature finale du gouverneur. Les 23 dossiers restants – qui correspondent aux communautés identifiées au cours de la deuxième année – sont en train d’être peaufinés dans les bureaux du Ministère de l’Agriculture à Iquitos. Les titres fonciers qui leur correspondent devraient être octroyés dans l’année qui vient.

En travaillant avec patience et sérénité sur la longueur, en avançant pas après pas, une communauté après une autre, le CEDIA continue de produire des résultats tangibles qui dépassent les attentes initialement formulées. Il le fait depuis 40 ans. Il n’y a plus qu’à continuer comme cela.

Jeremy Narby